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- Introduction
- Bases
- Anatomie cérébrale
- Troubles et pathologies
- Symptomatologie
- Processus cognitifs
- Médication
- Psychothérapies
- Glossaire
- Sources
Essai d'introduction à la psychologie, psychiatrie, psychopathologie et neurobiologie
ATTENTION : Cet essai a pour but d'apporter une base d'informations et d'aide à l'écriture de vos travaux comportant des aspects psychologiques, psychiatriques ou autres sujets abordés ici (description des troubles d'un personnage, compte rendu d'évaluation psychologique, etc…) et de vous aider à donner plus de réalisme. Il n'est en aucun cas une source d'information complète et exhaustive ou d'aide à l'auto-diagnostic. En cas de besoin, rapprochez vous d'un professionnel correctement formé.
Présentation des parties
- Introduction : Différenciation nécessaire entre psychiatrie et psychologie et mise au point sur cette dernière
- Bases : Des concepts de bases importants pour l'ensemble de la lecture et des écrits
- Anatomie cérébrale : Description des différentes parties du cerveau et de son fonctionnement global
- Troubles et pathologies : Une liste des troubles en liens avec la psyché et le cerveau
- Symptomatologie : Une liste de symptômes, et leur définition précise
- Processus cognitifs : Une présentation des mécanismes de fonctionnement de la pensée
- Médication : Une approche rapide des médicaments et substances psychoactives utilisées dans le traitement des troubles psychologiques (ou qui peuvent les faire apparaître)
- Psychothérapies : Présentation des principales psychothérapies et des techniques qui peuvent être utilisées
- Glossaire : Un récapitulatif des mots importants et de leur définition
- Sources : Les diverses sources utilisées pour l'écriture de cet essai
Commençons par le commençement
A savoir, la différence entre psychologie et psychiatrie ainsi qu'entre psychologue et psychiatre.
La psychologie est "l'étude scientifique des comportements et des phénomènes mentaux."
On en distingue plusieurs branches dont les principales sont :
- La psychologie clinique, qui étudie et cherche à traiter les troubles et difficultés psychologiques.
- La psychologie cognitive qui étudie l'ensemble des processus mentaux (mémoire, réflexion, prise de décision, etc…).
- La psychologie développementale, qui étudie l'évolution psychologique des individus au cours de leur vie.
- La psychologie sociale, qui étudie l'individu dans un contexte social, "en mettant l'accent sur l'individu au sein du groupe."
Il en existe bien d'autres plus minoritaires.
La psychiatrie quant à elle, est "une spécialité de la médecine qui a pour objet l'étude et le traitement des maladies mentales (troubles psychiques, mentaux)."
Ainsi, le psychiatre est un médecin spécialisé qui a réalisé 10 ans d'études et a suivi l'ensemble du tronc commun des études de médecine. Il est habilité à prescrire des médicaments et à poser un diagnostic de pathologie.
Le psychologue est lui titulaire d'un master en psychologie, obtenu à l'issue d'un cursus de 5 ans, et nécessaire pour pratiquer en tant que tel. Il peut également être titulaire d'un doctorat (3 ans en plus, soit 8 ans d'études) et alors être Docteur en Psychologie.1
Ses capacités, connaissances et attributions dépendent de sa spécialité. Un psychologue social ne fera par exemple pas de thérapie car cela ne fait probablement pas partie de son cursus.
Cet essai se concentrera sur les psychologues cliniciens formés à l'évaluation et à la thérapie des personnes en détresse psychologique.
Là où les psychiatres suivent une formation relativement similaire, bien que leurs approches thérapeutiques puissent varier, les psychologues sont souvent formés selon un cadre théorique c'est à dire un ensemble de théories, de techniques et de pratiques, visant à expliquer, comprendre et traiter le fonctionnement et les troubles psychologiques.
Le plus connu est la psychanalyse, créée par Sigmund Freud, centrée sur le concept d'inconscient et donnant pour origine aux problèmes psychologiques des situations problématiques non-résolues durant l'enfance (par exemple le complexe d'Oedipe). Cependant, "la psychanalyse n'est pas un champs de la psychologie scientifique contemporaine. Les bases de la psychanalyse n'ont pas de fondement scientifique.". C'est un modèle dépassé et remplacé dans la plupart des pays par d'autres cadres théoriques et approches thérapeutiques, fondés sur des bases scientifiques.
Ainsi, la majorité de cet essai ne s'appuiera pas sur des concepts psychanalytiques. Certains seront tout de même présentés plus loin ou dans le glossaire pour deux raisons. Premièrement, pour connaître les termes à ne pas employer dans des écrits psychologiques modernes et scientifiques, et ensuite, pour savoir quels termes employer dans des écrits psychologiques anciens, par exemple un conte se déroulant en 1920, époque ou la psychanalyse était encore répandue partout dans le monde.
Le cadre théorique sur lequel la majorité de cet essai s'appuiera et qui est désormais beaucoup plus répandu sur la majorité du globe est celui des Thérapies Cognitives, Comportementales et Émotionnelles (ou TCCE).
Certains termes et concepts sont athéoriques, d'autres sont intégratifs, c'est à dire qu'ils intègrent plusieurs cadres théoriques différents.
Et maintenant, quoi ?
Et bien maintenant, nous allons nous attaquer au gros du sujet, avec un ensemble de concepts majeurs de la psychologie, en essayant de rester clair et concis. Les sujets ne sont pas ici traités dans un quelconque ordre d'importance, mais dans un ordre logique facilitant la compréhension
Information, Cognition, Comportement
De manière générale, nous fonctionnons ainsi : nous recevons une information, d'origine externe (le monde qui nous entoure) ou interne (nos sensations corporelles, émotions, etc…), nous les traitons et analysons grâce à notre cognition2, et cela induit souvent un comportement.
Les informations que nous recevons et celles que nous percevons ne sont pas identiques. Elles sont triées par plusieurs processus cognitifs, notamment les mécanismes de l'attention. Par exemple, dans une salle bruyante, nous recevons l'ensemble du son de la salle, mais nous ne pouvons pas percevoir tout ce qui s'y dit. L'information est triée afin de se concentrer sur l'essentiel, une discussion avec un ami par exemple, pour économiser nos ressources cognitives limitées (c.à.d le fait que notre cerveau soit purement et simplement incapable de traiter autant de donner)
Les comportements quant à eux sont l'ensemble des activités observables d'un individu, d'un point de vue externe. Ce terme exclue donc les pensées et réactions physiologiques, internes.
Le terme observable inclut les activités qu'un individu va réaliser en tentant de les dissimuler. Il s'agit là d'un observable théorique. Si une caméra suivait un individu en permanence, toute l'activité que la caméra pourrait observer.
Ces activités doivent être volontaires et/ou organisées pour être qualifiées de comportement. Un mouvement réflexe, bien qu'observable, ne peux pas être qualifié de comportement.
Personnalité
"La personnalité est un ensemble de caractéristiques d'une personne qui influence de façon unique ses cognitions (pensées), ses motivations et ses comportements dans des situations variées. Les traits de personnalité sont généralement considérés comme relativement stables à travers l'âge adulte. "
Le sujet de la personnalité est complexe. Il en existe plusieurs définitions, plusieurs modèles. La définition ci-dessus est assez vaste pour inclure ces variations.
La personnalité est donc un ensemble de traits de charactère, qui, ensemble, influencent notre manière de penser, d'agir et d'intéragir avec le monde qui nous entoure. Elle se construit au cours de l'enfance et de l'adolescence suite aux différentes expériences que nous rencontrons. Arrivé à l'âge adulte, notre personnalité se crystalise et se stabilise. Il est toujours possible de voir des changements mais ceux-ci sont beaucoup plus difficiles et long à mettre en place.
Lorsque la personnalité cause une souffrance à l'individu ou à son entourage (le plus souvent une souffrance émotionnelle), on parle alors de personnalité pathologique ou de trouble de la personnalité.
Émotions, Sensations et Sentiments
«Une émotion est une réaction psychologique et physique à une situation. Elle a d'abord une manifestation interne et génère une réaction extérieure. Elle est provoquée par la confrontation à une situation et à l'interprétation de la réalité. En cela, une émotion est différente d'une sensation[…]»
Les émotions sont des ressentis intérieurs intenses et brefs qui interviennent suite à notre interprétation d'une situation. Lorsque quelqu'un glisse sur un sol gelé, cette personne va ressentir de la peur. Une personne extérieure la voyant patiner pourra ressentir de la joie car elle trouve la situation comique. Une autre personne pourra ressentir de la tristesse que la personne ayant glissé ait pu se faire mal. L'interprétation de la situation, notamment par le biais de nos cognitions et de notre personnalité est clé dans l'apparition des émotions.
Comme pour la personnalité et la plupart des concepts de psychologie, il existe plusieurs modèles et classifications des émotions.
Plusieurs modèles s'accordent à dire qu'il existe plusieurs émotions de base, avec divers degrés d'intensité.
Ces émotions primaires forment, au fur et à mesure du développement, des émotions complexes, en s'associant.
Ces modèles, utiles pour classifier les émotions et avoir une compréhension globale du fonctionnement affectif humain restent limités.
Les émotions humaines sont un spectre, un mélange infini de plusieurs états affectifs.
«[La sensation] est la conséquence physique directe (relation à la température, à la texture…). La sensation est directement associée à la perception sensorielle. La sensation est par conséquent physique.»
«Quant à la différence entre émotion et sentiment, celle-ci réside dans le fait que le sentiment ne présente pas une manifestation réactionnelle. Néanmoins, une accumulation de sentiments peut générer des états émotionnels.»
Le système nerveux
Le cerveau est l'organe principal du système nerveux central. Le terme cerveau n'est pas un terme scientifique et peut désigner l'encéphale ou seulement certaines parties de l'encéphale. Ici, il désignera l'encéphale, c'est à dire l'ensemble des structures présente dans la boîte crânienne.
Le cerveau joue un rôle de régulateur de l'ensemble des organes du corps à l'aide de la production d'hormones et de neurotransmetteurs. Il s'agit également du siège des fonctions cognitives.
Le cerveau projette dans l'ensemble du corps à l'aide de la moelle épinière. Ces deux organes forment le système nerveux central. L'ensemble des projections neuronales dans le reste du corps constitue le système nerveux périphérique.
Structure du cerveau
Le cerveau est constitué de deux hémisphères symétriques. Chaque hémisphère possède les même structures. Les principales structures de l'encéphale sont le télencéphale, composé du cortex et du système limbique, le diencéphale, composé principalement du thalamus et de l'hypothalamus, et du cervelet.
Il existe beaucoup d'autres structures comme l'insula, l'amygdale, différents gyrus et noyaux, situés à divers endroits de l'encéphale.
Certaines structures sont particulièrement impliquées dans certaines fonctions du cerveau, mais ce dernier fonctionne toujours pleinement, l'ensemble de ses lobes et structures étant plus ou moins activé à chaque instant.
Le cortex cérébral
Le cortex cérébral est la partie la plus externe du télencéphale. Il s'agit de la partie visible lorsque l'on observe un cerveau. Il est très étendu et les sillons et circonvolutions du cerveau servent à faire rentrer l'entièreté du cortex dans la boîte crânienne. Les scissures les plus profondes servent de délimitation aux différents lobes.
Il existe quatre lobes cérébraux, le lobe frontal, le lobe temporal, le lobe pariétal et le lobe occipital.
Voici leurs fonctions principales :
- Lobe frontal : Planification, organisation et réalisation des comportements moteurs (cortex pré-moteur et moteur), élaboration des processus cognitifs (langage, mémoire de travail, raisonnement) (cortex préfrontal latéral), affectifs et motivationnels (cortex orbitofrontal), de l'inhibition et du traitement du conflit ou de l'erreur (cortex cingulaire antérieur).
- Lobe temporal : principalement impliqué dans le traitement des informations auditives, la mémoire (hippocampe) et la reconnaissance de la nature des informations entrantes, notamment dans la reconnaissance du danger (hippocampe et amygdale).
- Lobe pariétal : Impliqué dans la perception de l'espace, l'attention, la lecture et l'écriture, l'association des différentes informations sensorielles, notamment le toucher.
- Lobe occipital : Centre de la vision, il s'agit de la partie du cerveau par laquelle transitte toute les informations visuelles.
Les neurones
Le cerveau, comme le reste du système nerveux, est constitué de neurones, des cellules longitudinales qui servent à la transmission du message nerveux.
Les neurones sont constitués de trois grandes parties : les dendrites, le corps cellulaire et l'axone.
- Les dendrites sont des prolongements du corps cellulaire, qui servent à recevoir les messages nerveux des autres neurones. L'ensemble des messages nerveux reçus affluent dans un premier temps vers le soma ou corps cellulaire, avant de poursuivre vers l'axone.
- Le corps cellulaire renferme le noyau et donc le matériel génétique du neurone. C'est également dans le corps cellulaire que se trouvent la plupart des organites de la cellule qui assurent sa survie.
- L'axone est le prolongement d'un neurone qui part du corps cellulaire vers les zones synaptiques. Le signal nerveux se propage le long de l'axone selon un courant électrique appelé "potentiel d'action". L'axone est constitué d'un filament entouré d'une gaine de myéline, une protéine facilitant la transmission du potentiel d'action. L'axone se divise en plusieurs terminaisons qui seront en contact avec les dendrites d'autres neurones, cette zone de contact s'appelant zone synaptique.
Les synapses
La synapse est la zone de connexion entre deux neurones. Il existe deux types de synapses. La synapse électrique, rare à l'âge adulte, et la synapse chimique, la plus commune et celle que nous allons présenter ici. La synapse chimique, zone de connexion, n'est pas une zone de contact à proprement parler. En effet, la synapse électrique est constituée du neurone pré-synaptique, d'une fente synaptique, un espace entre les deux neurones, et du neurone post-synaptique.
La synapse chimique fonctionne comme suit :
- Le message nerveux électrique arrive à l'extrémité de la terminaison neuronale.
- Ce message électrique va déclencher la libération de messagers chimiques, appelés neurotransmetteurs, dans la fente synaptique, par un processus dit d'exocytose.
- Les neurotransmetteurs libérés vont se fixer sur des récepteurs présent sur le dendrite du neurone post-synaptique.
- Si suffisament de neurotransmetteurs se fixent, cela génère le départ d'un signal électrique dans ce neurone.
- Une fois le message passé, la fente synaptique est nettoyée et certains neurotransmetteurs sont recapturés afin d'être réutilisés.
Les neurotransmetteurs
Les neurotransmetteurs sont des molécules qui servent à transmettre les messages nerveux en passant entre les neurones. Il en existe plusieurs, impliqués dans divers circuits neuronaux et étant associés à divers effets et impacts sur les cognitions et le comportement. En voici une liste non-exhaustive, ainsi que certaines situations dans lesquels ils sont impliqués :
- Dopamine, impliquée dans la sensation de plaisir et dans le système de récompense, également imliquée dans l'addiction.
- Adrénaline ou épinéphrine, imliquée dans la régulation du rythme cardiaque, l'éveil, le stress, les performances sociales ou sportives. Elle répond à un besoin d'énergie du corps pour réagir à une situation
- Noradrénaline, également liée aux même situations que l'adrénaline.
- Sérotonine, impliquée dans la régulation des comportements sexuels et alimentaires, du cycle veille-sommeil, de la transmission de la douleur ou l'anxiété. Un dérèglement des taux de sérotonine est impliqué dans la dépression et l'agressivité impulsive.
- GABA, qui sert d'inhibiteur du message nerveux.
- Histamine, connue pour son rôle dans la réponse immunitaire et les allergies, elle joue un rôle dans la fonction d'éveil du cerveau.
- Les endorphines, qui servent à diminuer la douleur ressentie.
- Acide glutamique
- Acétylcholine
C'est grave, docteur ?
Le cerveau est un organe sensible malgré sa plasticité et il peut lui arriver de dysfonctionner. Ces dysfonctionnement peuvent être permanents (déficit développemental, lésion cérébrale, schizophrénie) ou temporaires (dépression, phobie, addiction) bien que la plupart nécessitent une prise en charge pour disparaître.
On peut distinguer les troubles résultant d'une affection somatique (le cerveau est lésé ou s'est développé différemment), les troubles résultant d'un déséquilibre des neurotransmetteurs et les troubles majoritairement causés par des cognitions inadaptées (qui peuvent également être traités par une approche médicamenteuse). Connaître la source d'un trouble peut être utile dans la compréhension de son fonctionnement ainsi que la manière d'écrire autour de son traitement.
Nous allons ici vous présenter une liste non-exhaustive mais tout de même fournie de troubles et pathologies psychologiques et psychiatriques, ainsi que leur origine (si elle est connue), les symptômes associés permettant d'orienter un diagnostic.
Avant cela, j'aimerai attirer votre attention sur trois choses :
- Sur le papier Trouble A = Symptômes 1, 2, 3. Dans la vraie vie, chaque individu ne présente pas tous les symptômes associés à un trouble, parfois un symptôme sera très faible, parfois exagéré, parfois vécu différemment. Poser un diagnostic n'est pas toujours aisé. Ecrire un personnage avec un trouble psy réaliste demande une approche organique et pas systématique. Lisez des témoignages de personnes atteintes de ce trouble, des avis de psychologues, psychiatres, des comptes-rendus d'évaluation si vous arrivez à en trouver. Soyez varié.
- Les comorbidités. Cela signifie qu'un individu présente plusieurs troubles. Parfois un trouble est majoritaire et domine le tableau clinique3, parfois les troubles sont autant présent l'un que l'autre. Les comorbidités peuvent être des obstacles au diagnostic. Certains troubles qui se ressemblent d'un point de vue symptomatologique peuvent coexister. La présence d'un trouble est même un facteur de risque d'apparition de certaines comorbidités.
- Le spectre normal-pathologique. Prenez en compte le fait que ces troubles, leurs signes diagnostics et autres caractéristiques associées ont été définis sur la base d'une population occidentale (Europe de l'Ouest et du Nord, Amérique du Nord, majoritairement). Ce que nous, européens considérons comme pathologique, ne l'est pas partout dans le monde, et inversement. Si les hallucinations et idées délirantes sont chez nous des signes inquiétants pointant vers une schizophrénie, dans certaines parties du monde, ce sont des signes encouragés, car associés à des pratiques respectées (par exemple le shamanisme). De manière générale, on considère un comportement ou un symptôme comme pathologique à partir du moment où il génère de la souffrance ou une perturbation du fonctionnement dans un domaine important de la vie (travail, école, famille, relations sociales).
"Un trouble mental est un syndrome caractérisé par une perturbation cliniquement significative de la cognition d’un individu, de sa régulation émotionnelle ou de son comportement, et qui reflète l’existence d’un dysfonctionnement dans les processus psychologiques, biologiques ou développementaux sous-tendant le fonctionnement mental. Les troubles mentaux sont le plus souvent associés à une détresse ou une altération importantes des activités sociales, professionnelles ou des autres domaines importants du fonctionnement. Les réponses attendues ou culturellement approuvées à un facteur de stress commun ou à une perte, comme la mort d’un proche, ne constituent pas des troubles mentaux. Les comportements déviants sur le plan social (p. ex. sur les plans politique, religieux ou sexuel) ainsi que les conflits qui concernent avant tout le rapport entre l’individu et la société ne constituent pas des troubles mentaux, à moins que ces déviances ou ces conflits résultent d’un dysfonctionnement individuel, tel que décrit plus haut."
Les pathologies présentées ci-dessous sont celles répertoriées dans la cinquième édition du DSM, le Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders, publié par la Société Américaine de Psychiatrie, utilisée par beaucoup de psychologues et de psychiatres. Une autre source répertoriant les troubles est la CIM-10, la Classification Internationale des Maladies, dixième édition, qui liste également les troubles somatiques des autres branches de la médecine.
Liste des troubles mentaux les plus importants et leurs critères diagnostics selon le DSM-5
Troubles neurodéveloppementaux
Définition du DSM
"Les troubles neurodéveloppementaux sont un ensemble d’affections qui débutent durant la période du développement. Ces troubles se manifestent typiquement précocement durant le développement, souvent avant même que l’enfant n’entre à l’école primaire ; ils sont caractérisés par des déicits du développement qui entraînent une altération du fonctionnement personnel, social, scolaire ou professionnel."
Handicaps intellectuels
Critères diagnostiques :
Le handicap intellectuel (trouble du développement intellectuel) est un trouble débutant pendant la période du développement, fait de déficits tant intellectuels qu’adaptatifs dans les domaines conceptuels, sociaux et pratiques.
Les trois critères suivants doivent être présents :
- A. Déficit des fonctions intellectuelles comme le raisonnement, la résolution de problèmes, la planification, l’abstraction, le jugement, l’apprentissage scolaire et l’apprentissage par l’expérience, confirmés par l’évaluation clinique et les tests d’intelligence individuels standardisés.
- B. Déficit des fonctions adaptatives qui se traduit par un échec dans l’accession aux normes habituelles de développement socioculturel permettant l’autonomie et la responsabilité sociale. Sans assistance au long cours, les déficits adaptatifs limitent le fonctionnement dans un ou plusieurs champs d’activité de la vie quotidienne comme la communication, la participation sociale, l’indépendance, dans des environnements variés tels que la maison, l’école, le travail, la collectivité.
- C. Début du déficit intellectuel et adaptatif pendant la période du développement.
Le handicap intellectuel est réparti en quatres niveaux de sévérité : Léger, Moyen, Grave et Profond, en fonction du fonctionnement adaptatif de l'individu.
La plupart des individus souffrant d'un handicap intellectuel possèdent un score de QI total entre 65 et 75 (70 ± 5). Cependant, le QI n'est pas un indicateur seul de ce trouble, ni un indicateur fiable des capacités de fonctionnement dans la vie réelle de l'individu (comparé au fonctionnement expérimental de la passation du test de QI).
Troubles de la communication
Comme leur nom l'indiquent, les troubles de la communication sont un ensemble de troubles liés à l'usage ou à la compréhension de la paroles ou des règles de communication. Il en existe plusieurs que nous allons rapidement présenter ici.
- Le trouble du langage, qui est une difficulté persistante d'acquisition et d'utilisation du langage due à un manque de compréhension ou de production du langage (oral, écrit, langue des signes)
- Le trouble de la phonation, qui est une difficulté persistante de la production de phonèmes, interférant avec l'intelligibilité du discours. La personne a du mal à produire certains sons de manière intelligibles et cela nuit à sa capacité de communication.
- Le trouble de la fluidité verbale apparaissant durant l'enfance ou bégaiement, qui est une perturbation de la fluidité et du rythme du discours qui va entraîner une anxiété de la prise de parole et/ou limiter l'efficience des communications.
- Le trouble de la communication sociale, qui est une difficulté persistante de l'utilisation sociale de la communication, causée par une mauvaise compréhension des règles sociales de communication.
Trouble du spectre de l'autisme
Critères diagnostiques :
- A. Déficits persistants dans la communication sociale et les interactions sociales dans de multiples contextes, comme en témoigne ce qui suit, actuellement ou précédemment (les exemples sont illustratifs et non exhaustifs) :
- 1. Déficits de la réciprocité sociale ou émotionnelle, par exemple difficulté à partager les intérêts, les émotions ou les affects.
- 2. Déficits des comportements de communication non verbaux utilisés pour l'interaction sociale, par exemple, des anomalies dans le contact visuel et le langage du corps.
- 3. Déficits dans le développement, le maintien et la compréhension des relations, par exemple, des difficultés à partager les jeux imaginatifs ou à se faire des amis ou l'absence d'intérêt pour les pairs.
- B. Modes restreints, répétitifs de comportements, d'intérêts ou d'activités, comme en témoignent au moins deux des éléments suivants, actuellement ou précédemment (les exemples sont illustratifs et non exhaustifs) :
- 1. Mouvements moteurs, utilisation d'objets, ou parole stéréotypés ou répétitifs (par exemple, stéréotypies motrices simples, aligner des jouets ou retourner des objets, écholalie).
- 2. Insistance sur l'adhésion inflexible à des habitudes ou modes ritualisés de comportements verbaux ou non verbaux (par exemple, une détresse extrême en cas de petits changements)
- 3. Intérêts très restreints et circonscrits qui sont anormaux dans leur intensité ou leur orientation (par exemple, un fort attachement à des objets inhabituels, des intérêts excessivement circonscrits ou poursuivis avec une persévération excessive).
- 4. Hyper- ou hyporéactivité à des inputs sensoriels ou niveau intérêt inhabituel pour les aspects sensoriels de l'environnement (par exemple, indifférence apparente à la douleur/température, réaction négative à des sons ou des textures spécifiques, sentir ou toucher des objets excessivement, fascination visuelle pour des lumières ou mouvement).
- C. Les symptômes doivent être présents dans la période de développement précoce.
- D. Les symptômes causent une altération cliniquement significative du fonctionnement actuel dans les domaines sociaux, scolaires ou professionnels, ou d'autres domaines importants.
- E. Ces perturbations ne sont pas mieux expliquées par la déficience intellectuelle (trouble de développement intellectuel) ou un retard global de développement, bien qu'ils surviennent fréquemment ensemble.
Le spectre de l’autisme représente l’ensemble des symptômes ainsi que la variation de leur intensité. Le diagnostique de trouble du spectre de l’autisme peut être difficile à poser car les symptômes qui le caractérisent varient beaucoup d’un sujet à l’autre et ressemblent également à ceux d’autres troubles.
En résumé, les troubles du spectre de l’autisme sont caractérisés par une vraie difficulté à la communication ainsi qu’à la création et au maintien de relations sociales, expliqués par les symptômes du critère A. Au niveau comportemental, souvent, les personnes présentant un trouble du spectre autistique présentent également un centre d’intérêt restreint et intense, parfois plusieurs, mais la plupart du temps peu. Ils sont particulièrement intéressés et renseignés sur ce sujet, qui d’un point de vue extérieur peut s’apparenter à une passion. Leur rigidité face au changement est également caractéristique.
Les troubles du spectre de l’autisme sont répartis en trois niveaux de sévérité, en fonction de l’aide que la personne nécessite pour fonctionner dans sa vie sociale et quotidienne.
Attention : les troubles du spectre de l'autisme sont des troubles complexes et très divers en fonction des personnes. Cette présentation est loin d'être suffisante pour écrire un personnage autiste d'une manière réaliste et respectueuse. Comme pour la plupart des autres troubles, mais pour celui-là, entre autre, particulièrement, RENSEIGNEZ-VOUS à l'aide de sources supplémentaires et scientifiques.
Trouble déficit de l’attention et/ou hyperactivité (TDA/H)
Critères diagnostiques :
- A. Un mode persistant d’inattention et/ou d’hyperactivité-impulsivité qui interfère avec le fonctionnement ou le développement, caractérisé par (1) et/ou (2) :
- Inattention : Six (ou plus) des symptômes suivants persistent depuis au moins 6 mois, à un degré qui ne correspond pas au niveau de développement et qui a un retentissement négatif direct sur les activités sociales et scolaires/professionnelles :
N.B. : Les symptômes ne sont pas seulement la manifestation d’un comportement opposant, provocateur ou hostile, ou de l’incapacité de comprendre les tâches ou les instructions. Chez les grands adolescents et les adultes (17 ans ou plus), au moins cinq symptômes sont requis.
- a. Souvent, ne parvient pas à prêter attention aux détails, ou fait des fautes d’étourderie dans les devoirs scolaires, le travail ou d’autres activités.
- b. A souvent du mal à soutenir son attention au travail ou dans les jeux.
- c. Semble souvent ne pas écouter quand on lui parle personnellement.
- d. Souvent, ne se conforme pas aux consignes et ne parvient pas à mener à terme ses devoirs scolaires, ses tâches domestiques ou ses obligations professionnelles
- e. A souvent du mal à organiser ses travaux ou ses activités
- f. Souvent, évite, a en aversion, ou fait à contrecœur les tâches qui nécessitent un effort mental soutenu
- g. Perd souvent les objets nécessaires à son travail ou à ses activités
- h. Se laisse souvent facilement distraire par des stimuli externes
- i. A des oublis fréquents dans la vie quotidienne
- Hyperactivité et impulsivité : Six (ou plus) des symptômes suivants persistent depuis au moins 6 mois, à un degré qui ne correspond pas au niveau de développement et qui a un retentissement négatif direct sur les activités sociales et scolaires/professionnelles :
N.B. : Les symptômes ne sont pas seulement la manifestation d’un comportement opposant, provocateur ou hostile, ou de l’incapacité de comprendre les tâches ou les instructions. Chez les grands adolescents et les adultes (17 ans ou plus), au moins cinq symptômes sont requis.
- a. Remue souvent les mains ou les pieds, ou se tortille sur son siège.
- b. Se lève souvent en classe ou dans d’autres situations où il est supposé rester assis
- c. Souvent, court ou grimpe partout, dans des situations où cela est inapproprié
- d. Est souvent incapable de se tenir tranquille dans les jeux ou les activités de loisir.
- e. Est souvent « sur la brèche » ou agit souvent comme s’il était « monté sur ressorts »
- f. Parle souvent trop.
- g. Laisse souvent échapper la réponse à une question qui n’est pas encore entièrement posée
- h. A souvent du mal à attendre son tour
- i. Interrompt souvent les autres ou impose sa présence
- B. Plusieurs symptômes d’inattention ou d’hyperactivité-impulsivité étaient présents avant l’âge de 12 ans.
- C. Plusieurs symptômes d’inattention ou d’hyperactivité-impulsivité sont présents dans au moins deux contextes différents (p. ex. à la maison, à l’école, ou au travail ; avec des amis ou de la famille, dans d’autres activités).
- D. On doit mettre clairement en évidence que les symptômes interfèrent avec ou réduisent la qualité du fonctionnement social, scolaire ou professionnel.
- E. Les symptômes ne surviennent pas exclusivement au cours d’une schizophrénie ou d’un autre trouble psychotique, et ils ne sont pas mieux expliqués par un autre trouble mental (p.ex., trouble de l’humeur, trouble anxieux, trouble dissociatif, trouble de la personnalité, intoxication par, ou sevrage d’une substance).
Le trouble déficit de l'attention et/ou hyperactivité est un trouble qui peut être composé soit d'un déficit de l'attention, soit d'une hyperactivité motrice avec impulsivité, soit d'une combinaison des deux. C'est un trouble particulièrement présent et visible durant l'enfance. Par exemple des enfants qui courent partout dans des situations où ça n'est pas approprié. Ce trouble a tendance à diminuer en intensité à l'âge adulte, bien que pas toujours. Cependant, dans tous les cas il causera des difficultés dans la vie sociale, scolaire et professionnelle de par les différentes manifestations présentées dans le critère A. L'impulsivité pourra causer plus de comportements dangereux à l'adolescence, par exemple.
Spectre de la schizophrénie et autres troubles psychotiques
Troubles bipolaires et apparentés
Troubles dépressifs
Troubles anxieux
Troubles obsessionnels compulsifs et apparentés
Troubles liés à des traumatismes ou à des facteurs de stress
Troubles dissociatifs
Troubles à symptomatologie somatique et apparentés
Troubles des conduites alimentaires et de l’ingestion d’aliments
Troubles du contrôle sphinctérien
Troubles de l’alternance veille-sommeil
Dysfonctions sexuelles
Dysphorie de genre
Troubles disruptifs, du contrôle des impulsions et des conduites
Troubles liés à une substance et troubles addictifs
Troubles neurocognitifs
Troubles de la personnalité
Troubles paraphiliques
Autres troubles mentaux
Troubles des mouvements et autres effets indésirables induits par un médicament
Autres situations pouvant faire l’objet d’un examen clinique
Outils d'aide au diagnostic
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S
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W
X
Y
Z
http://www.psychomedia.qc.ca/lexique
https://le-cercle-psy.scienceshumaines.com/encyclopedie
https://en.wikipedia.org/wiki/Diagnostic_and_Statistical_Manual_of_Mental_Disorders#Future_revisions_and_updates
http://epc-psycho.com/glossaire/ (termes et contenu majoritairement d'orientation psychanalytique)